La fécondité des arbres révèle peu à peu ses secrets

La fécondité des arbres révèle peu à peu ses secrets

Alors que la croissance et la survie des arbres font l’objet de nombreux travaux de recherche, les déterminismes associés à la variabilité de la reproduction des arbres restent encore méconnus. À partir de différentes approches (inter et intra spécifiques), deux études récentes auxquelles l’UMR Biogeco a participé, s’attachent à comprendre les secrets de la fécondité des arbres

Dans une première étude regroupant un large panel de scientifiques et publiée récemment dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (Tong Qiu et al 2021), nous avons mis en évidence que pour une grande majorité d’espèce le potentiel de reproduction, la fécondité, des arbres augmente avec l’âge jusqu’à atteindre un optimum à la taille adulte puis diminue.  Nos résultats contredisent l'hypothèse selon laquelle l'investissement dans la reproduction augmente au cours de la vie de l'arbre expliquant ainsi le déclin de croissance après un certain age/hauteur. L'hypothèse de limitation hydraulique semble donc jouer un rôle crucial dans le déclin de productivité avec l'âge alors que la fécondité diminue en parallèle  avec celle ci. Ces travaux reposent sur l’étude d’un grand nombre d’espèces, 597 au total, réparties dans différents biomes à travers le monde.

Retrouvez le communiqué de presse : https://www.inrae.fr/actualites/fecondite-arbres-vieillissement-biologique

 

Dans une deuxième étude publiée dans la revue Functional Ecology (Caignard et al. 2021), nous nous sommes intéressés aux déterminismes génétiques et phénotypiques de la fécondité du chêne sessile le long d’un gradient environnemental dans les Pyrénées et dans un jardin commun situé à l’Unité expérimentale de Toulenne près de Bordeaux. Nos résultats montrent qu’avec l’altitude les arbres produisent des glands de plus petites tailles et en moindre quantité, révélant ainsi un fort effet de l’environnent probablement dû à la température. Au contraire, dans le jardin commun, les populations en provenance de haute altitude produisent des glands plus gros et en plus grande quantité. Ainsi, nous observons une opposition de signes entre les patrons génétique et phénotypique, autrement appelé contre gradient :

Retrouvez un résumé de cette étude dans le blog de Functional Ecology ;  https://functionalecologists.com/2021/08/05/thomas-caignard-opposite-phenotypic-and-genetic-patterns-in-pyrenean-oaks/"