Lettre de BIOGECO N° 121 Janvier 2022
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Edito
Bonjour à tous,
C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Marjorie Vidal suite à une longue maladie. Marjorie avait rejoint notre unité en janvier 2013 pour un doctorat sur l’utilisation des marqueurs moléculaires dans le programme d’amélioration du pin maritime sous la direction de Laurent Bouffier, Christophe Plomion et Luc Harvengt. Elle avait reçu le prix de la recherche forestière en 2016 au salon ForestInnov pour ses travaux de doctorat. Marjorie avait ensuite été embauchée au FCBA avant de partir à Avignon en 2017 pour un poste d’ingénieur en sélection chez l’abeille.
A l’annonce de sa disparition, voilà quelques-uns des mots échangés entre collègues : « une jeune femme pétillante, pleine de dynamisme et de joie de vivre », « attentionnée et enthousiaste », « une jeune femme passionnée et passionnante », « dynamique et souriante », « sportive au grand cœur », « volontaire et combattive »… Un condensé de qualités humaines vaincu par la maladie mais bien vivant dans nos souvenirs.
Une donation pour la recherche contre le cancer est organisée en mémoire de Marjorie. Vous pouvez y contribuer sur le lien suivant : https://macollecte.curie.fr/projects/en-memore-de-marjorie-vidal.
Laurent.
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A l’occasion de mon départ à la retraite (fin mars) je profite de cet édito qui m’est ouvert pour retracer quelques éléments forts de ma carrière professionnelle.
Avril 1981, pour le stage de BTS machinisme agricole, road-trip dans l’ouest étasunien dans les usines d’engraissement et les ranchs.
Réfractaire au service militaire, grâce à Georges Toutain, homme visionnaire qui a entre autres créé Générations Futures (https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Toutain), je pars en Somalie où les nomades ayant perdu leurs troupeaux du fait de la guerre de l’Ogaden et de la sécheresse (déjà !) se lancent dans une agriculture embryonnaire pour subsister. L’intuition née de ces deux expériences m’est désormais une certitude : nourrir l’humanité n’est pas un problème agronomique mais bien politique.
Le palmier-dattier -espèce dioïque- est victime d’une fusariose mortelle contre laquelle mon père Jean Louvet, chercheur à l’Inra a lutté sa vie durant. La multiplication in-vitro s’est avéré comme l’unique solution pour multiplier les individus résistants. J’ai été chargé de l’acclimatation des plantules à Porquerolles et leur plantation dans les pays du Golfe (consortium INRA-CNRS-TOTAL). Mais l’assistance au paysannat phœnicicole des palmeraies du Maghreb avait été oubliée au profit du pétrole. Un jour de canicule alors que je plantais des palmiers-dattiers autour du palais de l’oncle du roi d’Arabie Saoudite avec des esclaves asiatiques, j’ai décidé de me mettre en disponibilité. Je l’ai payée au prix fort mais tellement gagné en liberté !
De retour j’ai eu la chance d’être affecté à la recherche forestière et de travailler avec un autre visionnaire, Antoine Kremer qui m’a confié la responsabilité de nos études sur l’impact du bouleversement géoclimatique avec le gradient altitudinal des Pyrénées. Les tournées de notation phénologique sont devenues au fil du temps des visites d’amis-arbres. « Monitoring into the wild » m’a fait croiser la piste de mes frères l’ours et le loup.
Sac au dos depuis le scoutisme dans les grandes forêts de Bourgogne, je l’endosserai toujours pour continuer nos études en « off ». Rayé des cadres mais non des cartes. Avec Ecocitoyens du Bassin d’Arcachon je lance un recensement citoyen des arbres remarquables et des variétés anciennes de fruitiers à défendre afin de faire pression dans les Plans Locaux d’Urbanisme pour les respecter et les conserver. A quand enfin le droit des arbres ?
Impossible de nommer tous les collègues, thésards, stagiaires et précaires avec qui j’ai eu le bonheur de travailler mais ils se reconnaîtront…
Bonne année 2022 à tou.te.s, la tête dans les étoiles, le corps harmonieusement ouvert à la lumière et les racines ancestrales bien ancrées dans le sol nourricier et fécond !
A bientôt
Jean-Marc
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La photo du mois : (© Thomas Caignard) Sénescence foliaire dans les Pyrénées, coloration et chutes des feuilles au cœur de la vallée d'Ossau à Gabas (1200 m d'altitude). Ces photos ont été prises avec 15 jours d'interval à partir du 27 Octobre 2021 jusqu'au 8 Novembre 2021."
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